
Fuerteventura-Dakar, réalisé en moins de 7 jours. Peu ou pas de vent, des plastiques (En quantités effroyables), des dauphins, des requins, des cachalots, un gros sac en plastique pris dans l’hélice et énormément de chalutiers qui pêchent le long des côtes africaines.

Dakar est le point d’entrée obligatoire pour tout voilier. Nous sommes dirigés au CVD (Cercle de Voile de Dakar). En débarquant, on imagine que ce lieu a dû être superbe, mais il y a bien longtemps ! Une odeur pestilentielle nous accueille dans une eau noire avec des milliers de plastiques. Les locaux du CVD ne sont guère mieux.

Même si tu utilises ton ancre, ton annexe, que tu n’utilises pas les douches, tu dois payer 5000 CFA (environ 7,5 €) par jour. Ce n’est pas cher mais cela reste inadmissible. Bref, notre objectif est de faire rapidement les clairances d’entrées, et partir pour le Sine Saloum ou la Casamance.


La clairance au Sénégal : Tu passes à la police portuaire pour te faire tamponner un visa sur ton passeport, puis tu vas aux Douanes pour te faire établir un passavant pour le bateau. Le passavant est un document qui te permet de rester sur le territoire sénégalais 1 mois. Il coûte 5000 CFA. Si tu souhaites rester plus longtemps (C’est notre cas), tu dois faire une demande d’ATE (Autorisation Temporaire d’Exportation). Ce document coûte 150 000 CFA, tu dois passer par un transitaire et le délai est d’environ 3 semaines. Du coup, on se précipite sur le formulaire de demande et on lance la procédure. En attendant, nous décidons de partir dans le Saloum. Ludo fera un aller/retour en taxi sur Dakar pour récupérer le document.

Les côtes Sénégalaises sont gorgées de pêcheurs en pirogues. Ils partent jusqu’à 20 miles de côtes pour poser leurs filets dérivants. Bien entendu la signalisation des filets et des embarcations n’est pas très ordonnée. Nous décidons donc de partir au large, passer la nuit en mer loin des côtes, et de revenir sur l’entrée du Saloum dans la matinée du jour suivant. Cette petite nav se fera sans réel encombre.

Arrivé dans le Saloum, nous mouillons l’ancre à Djiffer. Nous allons y rester 24 h. Des amis de Saly, Serge et Marie, nous rejoignent pour nous saluer et boire un café. La remontée du Saloum est balisée jusqu’à Kaolack, car des cargos y passent. Le long du fleuve, de nombreux affluents arrivent mais ne sont pas cartographié. Serge me dit qu’il a vu des voiliers à Ndangane et qu’il pense que nous pouvons y aller.

Devant le Marigot de Ndangane, une gentille pression monte doucement. Est-ce que nous allons pouvoir passer malgré nos 2m10 de tirant d’eau ? Nous décidons de mouiller à l’entrée et mettons l’annexe à l’eau. Ludo confectionne une sonde avec un bout en marquant 3 et 4 m par un nœud et plombé avec un poids de 1kg. Marie à la barre de l’annexe, Ludo à la sonde et nous cherchons un passage pour Ohana. Classique dans les points de confluence ! Eureka nous trouvons un petit passage étroit et cela nous permet de mouiller dans un petit coin paradisiaque.

Le lendemain nouvelle opération de sonde et de progression qui nous mènerons devant le Lodge de Sophie. Nous décidons d’aller déjeuner chez elle et gentiment elle nous prêtera 23 bidons de 10 litres pour pouvoir faire le plein d’eau. Et oui, malheureusement un flexible du dessalinisateur a rompu et l’a rendu inopérationnel ! Nous passerons 2 nuits au même endroit.

Le lendemain une petite promenade vers Mar Lodj nous permet de rencontrer Marie Noëlle. Marie Noëlle est guide sur l’île. Nous nous promettons de repasser pour visiter l’île avec elle. Le soir c’est dans un autre Lodge voisin que nous dinons. Chez Gérard et Chantal ! Ce sont deux français qui vivent ici depuis plus de 20 ans. Ils sont pris leur retraite ici en exploitant ce Lodge. Le repas sera exceptionnellement bon. Velouté de navets, Barracuda grillé et une coupe chocolat/mangue en dessert.

Le lendemain direction Ndangane, sans besoin de sonder, car Gérard nous ouvre le chemin. De plus il m’avait dit qu’en 20 ans les bancs de sable n’avaient quasiment pas bougé. Nous voilà arrivé à Ndangane, l’objectif est te trouver une voiture pour aller à Dakar chercher l’ATE quand il sera prêt. Nous descendons à terre faire quelques courses et rencontrons Augustin et Timothée qui sont en voyage au Sénégal. Nous leur proposons le gite sur Ohana, qu’ils acceptent facilement. Ils nous rejoindrons le soir accompagné de Monica et Vitor. C’est encore une belle soirée de rencontre !!
Au matin après cette belle soirée, on apprend que l’ATE est prêt, Ludo décide d’aller au plus tôt chercher le document à Dakar. L’Aller-Retour sur Dakar ! Dans un premier temps j’avais trouvé une voiture avec chauffeur par l’intermédiaire d’un piroguier, Alassane. Une trentaine de kilomètres après Ndangane et déjà deux contrôles de police ! Nous voilà arrêté une troisième fois, et là plus question de tenter de nous faire rançonner, mais le policier fait un réel contrôle et se rend compte que l’attestation d’assurance est périmée. Oups ! Nous voilà bloqués. Au bout de quelques très longues minutes, le chauffeur revient et me dit qu’il est autorisé à retourner à Ndangane pour trouver une solution. En attendant les policiers gardent son permis. De retour à Ndangane, Alassane me trouve une autre voiture avec un autre chauffeur. Et me voilà reparti pour Dakar. Le reste sera plus classique. 3 heures de bouchons à l’entrée de Dakar, La clim qui tombe en panne, re 3 heures pour sortir de Dakar. De passage à M’Bour, j’en profite pour passer à l’Auchan du coin faire des appros. En récupérant mon papier au CVD, j’apprends que les nouveaux entrants doivent faire un contrôle sanitaire au port de commerce.

De retour à bord, Ludo décide de monter sur l’annexe le sondeur de secours. Cela sera beaucoup plus facile pour ouvrir la route d’Ohana. Une batterie de Cyclo et l’affaire est faite. Nous sommes ravis de ce petit bricolage. Le lendemain nous avons décidé d’aller visiter l’ile aux oiseaux et remonter le Saloum jusqu’à Foudiougne. En effet, on ne veut pas aller trop loin car on attend Serge et Marie qui doivent nous ramener la pièce pour le désal. Malheureusement, c’est le Covid-19 qui s’invite, fermeture des frontières etc… et Serge m’annonce très logiquement qu’ils ne reviendront pas au Sénégal. Rien de plus normal ! Dans un premier temps nous décidons de rester dans le Saloum, et d’attendre….
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