
Journal de bord entre le 11 Avril 2020 et le 17 Mai 2020
Dakar – Hyères en 24 Jours et 3h
11 Avril 2020
C’est fait nous voilà parti pour un retour vers la Provence !
Nous avons quittez le Saloum le 09/04/2020, pour rejoindre Dakar. Là nous avons réparé les deux flexibles du désal. Yes ! Nous avons aussi fait un dernier plein de nourriture et de Gasoil et nous voilà prêt psychologiquement et matériellement à affronter 1 à 2 mois de mer non-stop !
Nous allons tirez un premier bord le plus Nord-Ouest possible dans l’espoir d’aller accrocher le bas d’une dépression nord atlantique. Donc, nous voilà parti pour plusieurs jours de près. Le bateau est préparé pour ça. Le carré a été transformé en un grand couchage. Ce sera plus agréable d’être au-dessus de la quille durant ces jours de près (Pas trop serré !)
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Notre mail iridium est ohana@myiridium.net
Attention, nous serons ravi de lire vos réponse, mais vu que c’est un débit très très faible (Satellite), aucune photo, aucun lien et pas de signature ne devra être intégré à votre mail. Sinon nous ne pourrons pas le recevoir. Cela nous permettra d’avoir un peu de vos nouvelles.
Nous vous raconterons nos impressions lors de notre prochain mail. Portez-vous bien
12 Avril : Jour 1
Comme promis, voici un premier mail simple depuis notre départ de Dakar ce matin à 6h UTC.
Après avoir passé le Cap Vert (Dakar), à notre grande surprise, nous avons touché un vent de Sud-Ouest puis Ouest d’environ 10 Kts qui nous permet de remonter tranquillement vers la Mauritanie. En temps normal, il est préférable d’aller très au large à l’Ouest pour éviter les nombreuses pirogues qui posent tout un tas de filets plus ou moins dérivant. Avec le foutoir mondial, les pirogues ont interdiction de sortir en mer. La côte est surveillée par des gardes côtes Sénégalais, que nous avons croisés. Donc nous pouvons exploiter ce petit thermique, le long des côtes, qui nous permet d’avoir une très belle vitesse de rapprochement.
C’est une situation inespérée ! C’est notre œuf de pâques ! Et espérons que cela dure.
Actuellement la mer est belle ce qui nous permet de nous amariner gentiment après cette longue escale Sénégalaise.
Joyeuse pâques à vous tous
13 Avril 2020 : Jour 2
Nous sommes dans notre seconde journée. Ludo commence à s’amariner ! Pour Marie c’est déjà fait 🙂
Hier je vous disais que nous serions seuls en mer. Erreur, il y avait quelques pirogues et surtout énormément de chalutiers chinois et russes. Des bateaux sans AIS pour la plupart ! Pour mémoire, l’AIS est un appareil qui permet le repérage entre les navires (Pour les néophytes, demander à votre ami Google. Il vous renseignera plus en détails). Donc pour assurer notre sécurité nous avons fait une vieille très active toute la nuit. Finalement tout s’est bien passé. Nous venons de passer à hauteur de Saint Louis du Sénégal et sommes à hauteur de la Mauritanie. Ce sera une belle remontée, inespéré, vers le nord. Normalement nous devrions avoir moins de chalutiers…. à suivre !
Quoiqu’il en soit, entre Minuit et 3h du matin nous devrions virer de bord pour prendre une direction Ouest/Nord-Ouest, et donc quitter la côte africaine. Nous allons donc entamer un bord de près pas trop serré pour garder du plaisir et un peu de confort. D’autant que ça devrait durer plusieurs jours. Une fois au large nous n’aurons que les cargos à gérer. Et ça ce n’est pas un souci.
Aujourd’hui, c’est la fête sur Ohana. Grâce à Alain Vidal, président de notre club de voile le IYCH, pour avons la certitude d’être accueillis au port de Hyères et d’y trouver une place pour Ohana. Merci Alain!
Autre joies du jour, c’est le souffle de plusieurs cachalots que nous avons vu autour du bateau.
Voilà nous sommes super bien en mer et on en profite un max.
Nous avons une grosse pensée pour vous tous qui êtes confinés, et on espère vous envoyer un peu de rêve avec notre histoire.
14 Avril 2020 : Jour 3
J3, humm … Nous avons quitté les côtes africaines pour le large. Malheureusement le vent de Nord à Nord-Ouest ne nous est pas favorable. De plus le courant Nord Sud n’arrange rien. Cela risque de durer longtemps. Donc nous prenons la décision d’aller attendre des conditions plus favorables sûres l’île de Sal. Il y a un petit port sympa a Palmera et nous savons qu’un bateau hollandais a été accueillis avec quarantaine.
Sinon tout va bien. La nuit dernière nous avons eu droit à un spectacle rare. Quand tu as une mer chargée de plancton fluorescent et qu’une compagnie de dauphins vient tourner autour du bateau, ça donne….. l’impression de voir des torpilles fluo qui disparaissent quand le dauphin saute hors de l’eau. Moment magique !!!!! Marie n’a pas arrêté d’exprimer sa joie.
Hier, une pirogue avec 4 pêcheurs à bord, c’est rapprochée du bateau. Ils voulaient nous vendre du poisson. Nous étions à environ 30 km des côtes!! Étant très bien avitaillés, nous avons refusé. Mais devant le courage de ces hommes, nous souhaitions faire quelque chose. Comme il nous restait quelques CFA, nous avons décidé de leur en faire cadeau. Une belle gymnastique pour faire le don. Ils étaient très heureux et voulaient vraiment nous donner du poisson. On leur a répondu de le donner à la famille. Ils ont validés la proposition et on s’est quitté avec plein d’échanges d’amitiés. Et très rapidement ils disparaissent derrière la grosse houle….. Quel moment agréable et vrai.
Ludo, est dans son 3ème jour d’amarinage, pas encore la grande forme !
Merci à tous pour vos petits messages. Nous prendrons le temps d’y répondre très rapidement.
15 Avril 2020 : Jour 4
Quelle belle nuit tranquille. Pas le dauphin, pas de cachalot ! Mais surtout pas de chalutiers, pas de pirogue et pas vu de cargo. Bref cette nuit fût bien reposante et la veille fût beaucoup moins active.
Nous sommes à moins de deux jours de Sal. On devrait arriver dans la nuit du 16 au 17 Avril.
Ohana marche bien, nous sommes bon plein avec 1 ris de GV et la trinquette sorti de moitié. Peu de gîte, malgré une logique houle de travers qui remue pas mal le bateau.
Ce matin, nous avons retrouvé notre premier poisson volant sur le pont. Espérons qu’il y en ait d’autres. C’est un poisson très fin. En attendant de faire cette fricassée on pense bien à vous. Si si c’est vrai 🙂
16 Avril 2020 : Jour 5
Nous avions prévu de vous écrire ça :
Pourquoi faire une pause à Sal?
Nous avions le choix de tenter de remonter l’Afrique en tirant plusieurs bords, avec un fort courant de face. Aussi cela nous aurait imposé une surveillance active, pour surveiller le trafic non signalé, qui devenait dangereusement fatigante. Plus envie !!
Donc en prenant la décision du large, avec une tendance Nord, nous savions que notre vitesse de rapprochement (VMC) serait mauvaise voir négative. Ce fut le cas ! Donc direction Sal, que l’on connaît bien et qui est beaucoup plus agréable que l’anse de Hann à Dakar. Un véritable égout avec une puanteur fortement désagréable. En plus on te fait payer le fait de mouiller avec ton ancre. C’est le seul endroit autorisé à Dakar. Bref un monopole honteux, tenu par un français.
La pause, sur Sal, risque d’être de courte durée. Si cela se confirme, un départ dimanche nous permettrait de monter au Nord pour aller attraper un flu d’ouest. À confirmer !
Les deux modèles interrogés sont légèrement différents. Aussi, l’interprétation faite par Sailgrib et Weather4D, d’un même modèle (GFS) est différente. J’imagine que ceux d’entre vous qui suivez la météo avec Windy, vous avez peut-être une autre interprétation. Quoiqu’il en soit, aujourd’hui on aurait dû avoir un vent de Nord Est et finalement c’est du Nord que l’on rencontre. Pas si simple de choisir la bonne route. On savait qu’avec l’arrêt du trafic aérien les prévisions météo seraient dégradées, par manque de données et on en a la confirmation.
Pardon pour les non marins d’avoir employé des termes un peu techniques. Mais c’est sur que cela intéresse certains d’entre vous. Marie dira à Ludo « Là, tu as définitivement perdu mes copines » Mdr…
Sinon Sal est un meilleur point de départ pour l’Europe, que la côte africaine. Quoiqu’il en soit, si on doit attendre on le fera. On veut être sûr d’avoir une navigation pas trop désagréable.
Avec l’arrêt des vols, on remarque qu’il n’y a plus la moindre trace d’avion dans le ciel. Ludo qui a souvent le nez en l’air, regarde les couloirs aériens et observe les avions qui se suivent à la queue leu leu, en imaginant leur destination. Actuellement, plus rien de tout ça !
Le bateau marche vraiment bien, il est très agréable. Hier Marie a réussi à enfourner une quiche malgré les forts mouvements du bateau. C’était du sport, mais une grande réussite.
À Sal, plus avons peur de ne pas pouvoir descendre. Ce n’est pas grave, on va quand-même essayer de prendre un peu d’Internet pour faire du Whatsapp. Mais rien n’est moins sûr!
Finalement, notre arrivée est sujet au support du vérin du pilote automatique qui vient de lâcher. Rien de grave, mais on doit barrer jusqu’à la fin.
Nous dirons qu’on a de la chance d’avoir ce problème ici.
Il ne reste plus qu’à trouver un soudeur inox et ce sera reparti.
17 Avril 2020 : Retour Dakar
Bad news,
Nous nous sommes fait rejeter du cap vert.
Obligé de retourner à Dakar.
Ce monde devient fou.
C’est parti pour 2 jours de mer.
Bises à tous
18 Avril 2020 : Retour Dakar Suite
Bon, tout va bien même si on se fait sérieusement branler avec ces multiples houles de travers et bien formées. Le vent de Nord de 17 à 28 kts. Nous nous relayons toutes les heures à la barre car c’est assez physique par moment. Arrivée prévue demain soir ou nuit.
Nous avons une grosse pensée pour nos amis du voilier « La grande lulu » qui est en train d’arriver à Horta (sur l’ile de Faial aux Acores) après avoir remonté tout l’Atlantique depuis Salvador de Baia au Brésil, pour les mêmes raisons que nous. Ils ont plein d’autres soucis comparé à nous: Gasoil souillé, donc plus de moteur et plus de cuisinière (elle fonctionne au gasoil). Ça depuis le 4 avril. En arrivant près des Açores, une grosse dépression, donc couverture nuageuse, arrive sur eux. Les panneaux solaires ne fabriquent plus assez d’électricité. Ils ne sont plus autonomes en électricité. Ils barrent donc beaucoup. Le frigo est éteint car vide. Hier panne électronique, ils ne savent pas d’où ça vient. Du coup, la nuit dernière ils ont passé la nuit à la cape pour se reposer et laisser passer le gros coup de vent. Ils viennent de repartir pour le dernier run final.
Donc nous à côté pipi de chat!
Alors nous, hier à 4h du matin nous sommes arrivés à Palmera sur Sal. Le port était incroyablement plein. Nous n’avions jamais vu ça. Nous mouillons à côté du bateau hollandais qui avait été mis en quarantaine il y a quelques jours. Une bonne douche et on se couche très heureux d’être là et confiant pour la suite. Nous avons une avarie sérieuse qui justifie notre venue, nous serons peut-être en quarantaine. Pas grave…. Une heure et demie après, à 6h30, on frappe au bateau. Nous nous levons et avons 3 officiels dans un zodiac qui nous demandent si c’est bien nous qui sommes arrivés à 4h du matin, et ce que nous venons faire ici. Ludo leur explique la situation et demande à pouvoir réparer au plus tôt sans aller à terre. Sa requête reçoit une fin de non-recevoir et que nous devons partir sur le champ .Personne n’a le droit entrer sur l’île actuellement .Nous essayons de leur expliquer que ce n’est pas sérieux de prendre la mer sans pilote automatique.
Ils nous rétorquent que nous sommes un « danger pour la population de l’île », qu’ils n’ont qu’un petit hôpital, pas de médicaments et que si nous ne partons pas immédiatement de notre plein gré c’est eux qui allaient nous rejeter à la mer de force avec des renforts si besoin. Oups, on vient de prendre au visage, un rejet d’une violence verbale incroyable. On vient de passer de l’espoir au désespoir en un claquement de doigts.
Alors tous les deux, nous préparons de nouveau le bateau et nous levons l’ancre. Il est 7h du matin et nous serons accompagnés bien au large.
Bon, 2 à 3 jours de mer pour Dakar ce n’est pas grave, mais l’épisode est marquant. Chacun, sans se concerter, pensera à ça plusieurs heures. Et puis on se met à en parler. Et on se dit, nous ça va ! Mais être rejeter à la mer de force, c’est les boat peoples, les embarcations de fortune qui arrivent sur les îles européennes, ou d’autres endroits du monde. Eux n’ont pas un beau bateau pour faire 330 Mn sans trop de problème. Eux viennent de passer en une fraction de seconde au plus bel espoir de leur vie à l’horreur d’une mort quasiment assurée. Ça nous hante pas mal….
Voilà, nous savons ce que s’est d’être rejeté à cause d’une apparence que nous représentons et nous plaignons ceux qui le vivent au quotidien.
Bon, tout ça est bien dit et demain une bonne bière dans le « magnifique » port de Dakar! Finalement quand on est accueilli tout devient magique…
23 Avril 2020 : Le départ, le vrai …
Coucou à tous,
Après une dernière nuit au mouillage, nous voilà parti.
Bateau avitaillé. 500 litres d’eau, 80 litres d’eau minérale, 250 litres de Gasoil, 5 litres de coca, 6 litres de Sprite et surtout…. un pack de bière.
Hier soir, nous avons eu droit à un spectacle insolite. Quatre grosses pirogues avaient décidées de jeter leur senne (filets) autour de nous. Ils étaient éclairés par les lumières des travaux du port. Ils étaient si près de nous, que nous avons pu assister à la totalité de la manœuvre de pêche. Pour se donner courage et rythme, ils chantaient tous en cœur. C’était très sympa. Ça a duré jusque vers 23h.
Nous avons passé notre nuit en mode traversée. Le carré a donc été transformé. Ceci, nous a permis de bien préparer le bateau en stockant pas mal de matériel dans la cabine avant.
A 9h30, nous avons fait une demande à la Vigie du port de Dakar, pour appareiller. Il nous a fallu attendre 1 heure avant d’avoir l’autorisation de pouvoir lever l’ancre. A croire, qu’ils ne voulaient plus nous voir partir !
Bref nous voilà donc en mer. Un peu de N – NO de 8 à 12 kts, nous permet de tenir un cap au 35°. C’est presque le même chemin que lors de notre première tentative. Nous verrons ce soir, mais normalement nous n’avons pas vraiment décidé de quitter ce bord pour la nuit. Par contre si le vent s’oriente au Nord, alors nous ferons un virement de bord.
Si ça tient comme ça, on prend.
24 Avril 2020 : C’est reparti ….
Et voilà, c’est un nouveau départ du Sénégal qui se prépare.
La fin de cet épisode s’est superbement bien passée. L’Adjudant de l’immigration nous a appelé au téléphone pour s’excuser de sa dureté à notre accueil !. Le commissaire (Une dame) espère que nous reviendrons un jour. Ludo lui a promis de venir la voir à notre prochain séjour. Cà c’est bon pour notre réseau. Bref l’Afrique c’est l’Afrique…
Pièce réparée mieux que l’origine. Le plein de tout, eau, nourriture, moral, ….
Notre choix de route se porte sur un direct au large. La première journée nous risquons donc de descendre légèrement au sud, pour arrondir et remonter doucement vers le Nord. On part pour un bord de 7 à 10 jours.
Pour ceux que ça intéresse, même si nous restons maîtres du choix de notre route, nous restons à l’écoute de toutes vos analyses météo. Certes nous avons la possibilité d’avoir des gribs (fichiers météo), mais notre connexion ne nous permet pas d’interroger tous les modèles. Donc pourquoi ne pas écouter vos analyses !
Voilà, nous sommes super excités de partir,…. Mais vers où?
Horta, Punta Delgada, Funchal… On ne sait pas encore. Si on ne traîne pas trop, on devrait pouvoir retrouver La Grande Lulu à Horta, ce serait cool. Mais on verra comment sera l’Atlantique Nord dans 10 jours, pour prendre une décision.
25 Avril 2020 : Ca bouge …
Voici quelques nouvelles du large, qui nous espérons, vous ferons passer un petit moment agréable dans votre confinement.
Alors en fait, pas grand-chose. Nous avons choisi de serrer notre près car finalement ce n’est pas si inconfortable, et moralement sa gagne.
Bon ce n’est pas super confortable quand même. Faire des bords de plusieurs jours au près, ce n’est pas naturel sur un voilier de voyage. On va plutôt choisir les routes au portant (vent qui vient de l’arrière du voilier).
Donc pas de quiche, pas de cachalot, pas de puffin… juste attendre que le vent passe à moins de 15 kts.
C’est quoi un puffin ? C’est un oiseau qui vit en pleine mer et aime bien tourner autour des bateaux. Son vol est assez magique avec le bout de son aile qui rase, à toucher, l’eau et les vagues. Lorsqu’il nidifie, il va retrouver ses congénères dans de grandes falaises. Notamment aux Açores. Nous avons souvenir, l’an passé, de les entendre se manifester bruyamment dans un cri très caractéristique qui nous a souvent déclenché des fous rires. Ceux qui sont passés par les Açores en retour de transatlantique, le savent bien.
Alors position à midi : 16°56’418N 19°31’607W
Cap compat 335
Cog 325
Vent du 20° entre 18 et 25 kts
Pour ceux qui veulent jouer avec un routeur. Voici les données que nous avons rentrées dans le nôtre (Sailgrib)
Polaire Dufour 425 GL à 64% (On navigue pépère)
Angle max au près 85. En fait on fait beaucoup mieux à tribord amure et un peu mieux à bâbord amure.
Au portant 180. On a 2 spi un jusqu’à 15 kts (120 m2) l’autre jusqu’à 25 kts (85m2)
Plus ça va, plus on aimerait bien faire un direct Gibraltar. Sauf mauvais temps ou avaries. L’avenir nous le dira
Voilà pour aujourd’hui. Demain, si Jules veut bien, je vous parlerai d’une histoire de poissons volant.
26 Avril 2020 : Peu d’inspiration
Position à 12h 18°26’637N 20°58’583W
Cog : 320° Sog : 5.5 Stw : 7
Courant environ 1,5 allant au 210
Et oui, aujourd’hui c’est feuille blanche, pas d’inspiration.
On commence à bien s’habituer à l’inconfort du près. Vivement jeudi que l’on rentre dans l’anticyclone.
Quoiqu’il en soit le moral est au top.
Sinon et vous comment ça va ?
Les news sur l’évolution du codiv et du reste de l’actualité nous intéressent.
27 Avril 2020 : Le vent a baissé….
C’est un vrai plaisir de recevoir de vos nouvelles. C’est aussi important pour nous de savoir comment vous vivez cette situation. Merci sincèrement de vos mails. Ce qui remarquable, c’est que tous quasiment vous avez les mêmes mots clés. 11 Mai, Mardi Édouard Ph, on sait rien de l’après 11 mai, on navigue à vue dans le brouillard…..
L’unanimité de vos propos, marque fortement les difficultés que vous vivez à terre. Nous sommes pleinement conscients d’avoir cette chance d’être en mer. Et pour vous, on en profite.
Par contre, nous, nous avons pu nous rendre compte de la fermeture des frontières, et une chose est sûre c’est que l’on n’est pas prêts de reprendre la mer.
Concernant la mer, depuis hier, le vent a légèrement faibli. On a entre 12 et 15 kts de vent, ça change tout. En conséquence la mer s’est bien aplatie et c’est donc beaucoup plus confortable. Depuis le début de notre long bord, nous étions avec la trinquette enroulée à en faire un tourmentin, et 2 ris dans la GV. Depuis hier après-midi, nous avons sorti un ris de GV et déroulé un peu plus de trinquette. Nous avons repris quelques degrés pour afficher un Cap Compas au 360°. Avec la dérive nous avons un COG (cap fond ou gps) au 330° soit 30° de dérive Ouest. Notre position à midi : 20°13’950N 22°31’325W
Hier soir, c’était royal. Marie a préparé un gratin dauphinois, avec deux steaks hachés et Ludo a fortement apprécié le dîner.
Le stock de poissons volant augmente entre 2 et 4 par jour. Bientôt, le congélateur sera plein de poissons volants.
La bad news du jour c’est l’éolienne qui ne produit plus! Elle va avoir besoin d’une belle révision. Du coup, les deux panneaux solaires ne suffisent plus à être autonomes en énergie. On va être obligé de faire tourner le moteur 1/2 heure par 48 h. Donc rien de grave et en plus cela ne nous permettra d’avoir de l’eau chaude en permanence. Le top !! Par contre, une escale risque de s’imposer car selon, l’état du vent en méditerranée, le gasoil risque d’être un peu juste. A priori, les escales pour ravitaillement sont possibles en Espagne. Merci à Jean pour l’information. Pour cela il y a une procédure à suivre (port de départ, immatriculation, liste équipage,…..et si en mer et pas malade depuis 14 jours). Donc, ça devrait être faisable. On aimerait bien faire ce stop à Carthagène (Espagne), cela voudra dire que nous avons passé la mer d’Alboran, qui peut être parfois compliquée. Bon ça c’est pour plus tard, car avant il nous faut aller sur Gibraltar. Pour le moment on remonte tranquillement en reprenant degré par degré vers l’est, jusqu’en fin de semaine. Vendredi, on devrait virer de bord pour aller en direction du NE. Puis, lundi ou mardi, se posera la question du coup de vent qui arrive dans 15 jours en descendant du Portugal jusqu’au Canaries. Soit on passe avant pour aller sur Gibraltar (Peu probable), soit on ralentit en le laissant passer (cela dépendra de la durée de ce coup de vent), soit on remonte aux Açores à punta delgada. On verra bien dans 10 jours, il y aura sûrement beaucoup d’autres options !
On vous souhaite plein de courage pour l’attaque de ces 15 derniers jours de confinement.
Nous nous sommes heureux.
28 Avril 2020 : Les Exocets …..
Humm, les exocets frits à la poêle…..c’est un vrai bonheur.
Ce matin, 5 poissons volants nous attendaient. La mer nous avait gentiment offert notre repas de midi. Quelle générosité !
Le poisson volant ressemble beaucoup à une sardine avec de très grosses écailles. En bouche, c’est un poisson très fin et qui ne provoque aucun relent comme sa cousine. Certain marin célèbre, préfère le poisson volant à la dorade coryphène. Sur Ohana, nous trouvons les deux très bons malgré une vraie différence.
Sur nos dernières 24h nous avons fait un peu moins que la veille 140 Mn contre 150 Mn. Ça reste une belle moyenne. Cette nuit le vent a bien baissé et Ludo a sagement attendu le petit matin pour sortir toutes les voiles. Donc pour la première fois, depuis le début de notre bord, nous sommes sous Génois et Grand-Voile (GV) au complet. Le vent de NE est entre 8 et 12 Kts. Excellent !!
Position à midi : 22°09’741N 24°01’374W
Sinon, la vie continue tranquillement à bord. Nos corps sont totalement habitués au mouvement permanent du bateau. C’est incroyable la capacité d’adaptation du corps humain. Je suis toujours étonné de ça !
Du coup, on a sorti les jeux de société. Et là ça ne va plus. Marie se met à battre régulièrement Ludo au Backgammon. Incroyable! Lui invoque que les dés sont truqués. 🙂
Pour certains d’entre vous, vos messages sont illisibles. Il s’agit de Gaëtan, Thierry, Claude (Ça s’est arrangé) et Thomas.
Je n’ai pas compris pourquoi. Peut-être votre éditeur de texte ?
Nous avançons de plus en plus vers notre anticyclone et la température de l’air y est très agréable. On en profite, car ça risque de changer avec le passage du front froid, dans quelques jours.
Hier, nous avons aperçu, furtivement, un globicéphale, un cargo au loin qui partait sur Abidjan.
Voilà notre petite remontée continue sagement et tranquillement.
29 Avril 2020 :
Position : 24°16’590N 25°19’981W soit 145Mn de mieux
Cog : 345°
La route continue tranquillement, la pression est arrivée à 1025 Hpa. Cela signifie que nous nous rapprochons de la fin de notre bord.
Normalement nous avons retrouvé notre autonomie électrique. Un bizarre branchement faisait faire perdre environ 10 Ah (énorme). Ludo a réussi à identifier partiellement le problème. Un câble de masse démonté et la fuite disparaît. Test, pour voir si tous les organes vitaux (pilote, nav, feu, frigo, etc) fonctionnent. Et nous voilà reparti avec quelque chose en moins, mais ça on verra à l’arrivée. On espère que c’est bien ça. On verra après un cycle de 24h.
Du coup, plus besoin de compenser avec la mise en route du moteur, donc plus de production d’eau chaude et c’est la douche solaire reprend du service.
Voilà un peu notre activité de la matinée. Pour ceux qui croient qu’il n’y a rien d’autre à faire que contempler la beauté de la mer, ils se trompent :). Sur un bateau, et quel que soit le bateau, il y a toujours quelque chose à faire, et après tu prends encore plus de plaisir de contempler la mer.
Ça fait partie de la magie de la voile.
Pas d’exocet à bord ce matin. Il nous en reste un pour la période de calme qui arrive. L’un de vous, Alain, m’a dit que lorsque je serai à 2 kts, d’accrocher le poisson volant à un hameçon et c’est le tazar ou la grosse coryphène assurée. Je ne connaissais pas! On va tester, Alain, et on te dira.
La navigation est toujours aussi agréable, on en profite.
30 Avril 2020 : Le ciel et la mer sont bleu….
Ciel bleu, mer belle, vent Est 5 à 8 Kts.
Notre position à midi (On donne toujours à Midi) :26°31’340N 25°45’615W
Il est temps de prendre son temps !
Hier la solution électrique n’en n’était pas. C’était pire !! :). Ludo a du tout rebranché, à la tombée de la nuit. On verra ça plus tard arrivé à Hyères.
Malgré ce vent léger, nous avançons plutôt bien. C’est aussi grâce au Genneker que nous avons sorti. Le Genneker est une voile d’avant très grosse et très légère, qui permet de garder une bonne vitesse avec très peu de vent. Par contre le vent n’adonne pas comme prévu et le courant nous tirant vers l’ouest est toujours là. Du coup on a une direction plus Nord que prévu. Les 2 kts n’étant pas au rendez-vous, nous n’avons pas encore tenté la technique de pêche d’Alain.
Notre nuit s’annonce calme et tranquille. La lune grossit tous les jours un peu plus.
Les prévisions météo sont plutôt clémentes. Et il semblerait que nous puissions rentrer en méditerranée lors de la sortie de votre confinement, entre le 10 et 11 mai.
A terre, nous avons été rejetés du Cap Vert, puis mal accueillis à Dakar avec insistance pour partir au plus vite. Donc sans réel choix de départ, nous avons pris la mer. Et elle, elle nous a accueilli avec joie en nous offrant des conditions de navigation idylliques. Merci, dame nature de nous faire oublier la folie de ces hommes apeurés.
On vous souhaite une belle soirée.
01 Mai 2020 : Hirondelle……de mer
Position : 28°29’955N 25°10’457W
Vent : force 2, vitesse 3 kts
On a lancé l’exocet à son hameçon. A suivre….
Hier soir, ce fût gratin d’œufs (recette de Grany) agrémenté de Jumbo. Hum, un carnage!!! On en aura encore pour midi.
Donc aujourd’hui c’est peu de vent avec une houle résiduelle très présente. On fait le bouchon, et ce n’est pas toujours très agréable. Mais bon, le Front froid arrive et devrait nous catapulter vers Gibraltar.
C’est donc validé, nous ne chercherons pas à faire escale dans une île de l’atlantique. La météo semble très favorable pour rejoindre la méditerranée directement. De plus, il semble que la mer d’Alboran veuille nous accueillir avec un vent d’ouest. Ce serait plutôt le top.
Aujourd’hui c’est une visite insolite, que nous avons eu la chance d’avoir. Pas de dauphin, baleine ou autres animal aquatique, non. C’est une Hirondelle avec une gorge très rouge qui a décidé de venir nous faire une petite visite du bateau. Il faut rappeler que nous sommes à 365 Mn (environ 660 km) de la première terre, c’est dingue. Donc après une période d’observation, notre hirondelle, avant pris confiance, procéda à l’inspection complète du bateau. Le carré, les chambres, tout y est passé, même la tête de Marie. Habituellement, quand des oiseaux migrateurs arrivent sur votre bateau, il faut leur donner de l’eau douce. Et ils se jettent dessus. Mais là, étonnamment, notre offrande la laisse de marbre. En tout cas, elle est ravie, gazouille et cherche manifestement un coin pour se reposer. C’est dans un filet à provision, roulé sur lui-même et placé sur le haut d’une étagère qu’elle semble avoir trouvé son coin de repos. Combien de temps va-t-elle nous accompagner ? En tout cas, c’est un bonheur de plus à bord.
Pour le tazar, ou la coryphène…. c’est loupé. Il faut dire aussi que nous avons avancé à 5 kts plutôt qu’à 2 kts. C’est à cause du Genneker trop efficace 🙂
02 Mai 2020 : Elle est partie
Après avoir passé l’après-midi à visiter le bateau, notre amie l’hirondelle a trouvé une place pour la nuit, calée contre la cafetière. Quelques heures plus tard, lorsque l’on allumera quelques éclairages du carré, celle-ci ira se réfugier dans un autre lieu du bateau. Ce matin, à la levée du jour, l’hirondelle était repartie vers son destin. Au revoir belle hirondelle.
Depuis ce midi, on aperçoit le Front arriver de l’ouest. C’est d’abord les cirrus que l’on a vu. Puis au loin un mur sombre nous prépare moralement à avoir une autre température. En même temps, c’est ce que l’on est venu chercher ici, pour pouvoir tirer droit sur Gibraltar.
Première vraie journée au portant. On n’était plus habitué !
Voilou pour aujourd’hui, tout se passe toujours aussi bien.
03 Mai 2020 : Du grain….à moudre
Hier notre position (petit loupé) :29°51’226N 23°15’300W
Aujourd’hui : 31°25’156N 21°25’511W
Nous avons empanné cette nuit à minuit. Ce fût rocambolesque, car nous avons essuyé un joli grain avec l’arrivée brutale du front froid. Ce fût un épisode très méditerranéen par sa rapidité.
Bon quoiqu’il en soit, nous avons fini notre bord tribord amure qui a duré 1505 Mn, dont 1237 au près serré.
Aujourd’hui, nous sommes plein vent arrière et avons sorti le petit spi (semi lourd). Le vent est autour des 20 kts et nous avançons plutôt bien face à un fort courant d’Est en Ouest. Je pense que nous allons avoir ce courant encore deux ou 3 jours.
Après avoir été trempés toute la nuit, le temps est revenu au beau.
Le bateau roule pas mal à cause d’une forte houle arrière.
Vers Midi, la contre écoute de spi cède, à force de raguer dans le tangon. Du coup on le range. Ce fût une bonne fortune, car très rapidement après le vent s’établit autour de 30 Kts avec des rafales à 36. Par contre il est plus Sud-ouest que l’ouest attendu. Du coup, le tout couplé au courant nous avons une trajectoire assez Nord.
Il est temps pour Ludo d’aller faire une petite sieste, surtout après un bon chili con carne. Marie prends le quart et au bout de 5mn redescend en disant : « il y a un gros grain qui nous arrive par derrière ». Branle-bas, on saute sur écoutes et autres winch, il faut réduire au maximum immédiatement. Ludo s’équipe de sa tenue de quart, harnais, gilet et part à la barre. Bonne réaction, le vent va monter à 40 Kts établis avec de belles rafales. La plus forte sera 47 Kts. Ohana bien réglé absorbe le grain sans broncher. Cela durera un bon quart d’heure.
Derrière, vent 25 à 30 Kts, soleil….Et sieste pour Ludo.
Espérons que cela se stabilise, car on ne voudrait pas vivre ces variations de vent cette nuit.
Aujourd’hui nous ne sommes pas seul sur l’océan. Un voilier (60 pieds) sous pavillon britannique, nous rattrapé en fin de matinée. Il partait sur Gdsank.
04 Mai 2020 : A la Saint Valentin …
Notre position : 33°10′,994N 019°47′,171W
Aujourd’hui, la mer est assez agitée, mais nous progressons tranquillement vers notre dernier point de virage pour Gibraltar.
N’ayant pas de point marquant à vous raconter, nous allons vous parler d’un fait qui nous est arrivé le 13 et 14 février dernier.
Nous avions quitté quelques jours avant les Canaries à destination de Dakar. Nous nous trouvions entre Daklha et Nouadibou à environ 50 Mn des côtes. Anormalement, il n’y avait plus d’alizé, donc pétole. Nous décidons donc de progresser au moteur. Vers 23h, un bruit énorme en provenance du moteur oblige Ludo à couper immédiatement le moteur. C’était un bruit couplé à de très forte vibration, comme si les cylindres block sur moteur avaient cassé. Ludo est persuadé que nous avons perdu une pâle d’hélice. Ohana à une hélice tripale repliable. Lors du dernier carénage un doute sur le remontage de l’hélice, vient à l’esprit de Ludo. Pas grave, on a une hélice de secours, on va à Dakar à la voile et on changera l’hélice là-bas.
Il faut dire qu’à ce moment-là, nous sommes au milieu d’une meute de dizaine de chalutiers russes et chinois qui draguent les fonds dans tous les sens. On est en pleine saison de la pêche au mulet. Beaucoup de ces chalutiers n’ont aucun moyen d’identification, genre AIS. Et ceux qui en ont, ont des noms codés et des numéros d’immatriculation (MMSI) faux, genre 111111111. Autant dire que s’ils ne souhaitent pas être identifiés, ils sont donc ici en doute illégalité. Un vrai far-west.
Donc nous sommes au milieu de ces gens. Un peu plus tard dans la nuit, à 2 heures! On aperçoit un chalutier et surtout ses deux lumières, la verte et la rouge. Hum, rien de bon…
Pour les non marins, sachez que chaque bateau à une lampe verte à tribord (avant droit du bateau), une à bâbord (avant gauche du bateau) et une blanche à l’arrière. Cela permet de savoir dans quelle direction va le bateau. Comme nous avons aussi ces mêmes feux, on peut dire que si le rouge du bateau est sur le côté rouge de notre bateau, c’est ok pas de risque de collision. Idem pour le vert sur vert. D’ailleurs un bon moyen de s’en rappeler est: « rouge sur rouge rien ne bouge et vert sur vert tout est clair ».
Mais là rien de tout ça. Nous voyons ses deux feux. Donc il fonce droit sur nous. Pas d’AIS…. Ludo tente un appel radio sur le 16….rien !
Revient à la barre et place Ohana au près serré pour pouvoir donner un peu de mouvement au bateau. Il faut rappeler que c’est pétole, 2 à 3 kts de vent. Marie allume, éteint le feu de pont qui, en se réfléchissant dans les voiles, peut se voir de loin. Rien n’y a fait. Le petit souffle d’air nous a fait avancer, et on voit passer ce chalutier à environ 25m derrière le bateau. Ouf, nous a t’il vu? A t’il modifié sa trajectoire? Nous n’aurons jamais la réponse. Par contre, après ce moment de frayeur nous décidons de faire cap vers le grand large.
Le lendemain matin, pas beaucoup plus de vent. Une compagnie de dauphins vient nous saluer, alors que nous prenons tranquillement notre petit déjeuner. Le vent n’étant toujours pas présent, Ludo en profite pour aller inspecter l’hélice. A sa grande joie, il avait oublié que le problème de l’hélice aurait pu aussi être un énorme sac en plastique tressé. Genre sac de riz de 100 kg. Bingo, 3 coups de couteau après et le problème est résolu. Là ce fût la deuxième belle chose de la journée.
Du coup on repart au moteur et on se retrouve très vite par plus de 2000m de fond. Plus de chalutier sauvage. Le temps est au brouillard, suite à un énorme coup d’harmattan qui nous a ramené la poussière africaine. Le bateau est rouge.
Dans l’après-midi, nous apercevons un souffle de cachalot. Ce souffle est très caractéristique, car il part à 45° vers l’avant. Contrairement à ceux des baleines qui sont beaucoup plus verticaux. Nous nous approchons doucement de ce souffle et on aperçoit une énorme masse immobile sur la surface de l’eau. Dingue, il semble dormir ! Puis en passant devant lui, il nous voit et décide de nous quitter, en faisant une plongée. Ce qui nous permettra de voir sa magnifique nageoire. C’est magique !!! La mer est tellement plate qu’elle se prête à nous montrer ses merveilles.
Un peu plus tard en fin de journée, nous apercevons furtivement un requin tourner autour du bateau. Puis disparaître.
C’est 20 minutes après, que notre canne de traine décide de s’exprimer. Une prise, youpi. Thon, bonite, dorade,…. aller on va bientôt le savoir. Très rapidement à notre grande surprise, c’est un requin qui se trouve au bout de notre ligne. Ludo est persuadé que c’est le même que tout à l’heure et rajoute que c’est la première fois qu’il attrape un requin à la traîne. Chaussures, gants, pince et voilà notre petit requin d’environ 1m20, libéré de l’hameçon et prêt à reprendre la mer.
Lorsque nous étions en train de rendre la liberté à ce requin, nous avons entendu dans la brume des souffles de Cachalot. Encore un moment magique.
Voilà ce que fût notre belle journée du 14 février, que l’on n’est pas prêt d’oublier.
Bon sinon, quand même aujourd’hui, nous avons eu droit à notre grain qui nous a bien occupé un quart d’heure.
05 Mai 2020 : Petit ou grand spi ????
Aujourd’hui, belle journée calme et très ensoleillé avec un vent Ouest à Sud-Ouest entre 15 et 20 Kts. C’est une journée Spi.
Nous sortons donc le petit spi et un quart d’heure après nous voilà plein vent arrière à une vitesse de 7 à 9 kts. L’équipage d’Ohana commence à être sacrément rodé sur l’envoie du Spi symétrique.
Hier en fin de journée, nous avons croisé une tortue. Il faut dire qu’aux Canaries, il existe un programme de re colonisation des tortues. Ils vont chercher des œufs sur les plages du Cap Vert et viennent les enfouir sur les plages des Canaries. Bien sûr c’est une coopération avec le Cap Vert, et ils espèrent que les nouveaux nés reviendront pondre sur leur lieu d’éclosion. Ce programme a démarré il y a plusieurs années, et il semble tenir toutes ses promesses. Cool non?
Pour revenir au spi, comme prévu le vent tombe doucement. Ludo aimerait essayer le mettre le grand spi. Marie aimerait que l’on garde le petit spi. C’est le petit spi qui restera à poste toute la journée. Il faut dire que, beaucoup de grains nous tournent autour et la houle est très présente. Donc pas de grand spi.
Nous sommes prêts pour affronter quelques heures sans vent, avant de retrouver le flux de Nord. Espérons que la houle va aussi se calmer.
06 Mai 2020 : Pétole
Position : 35°06’220N – 016°05’199W
Depuis hier, nous sommes au cœur de l’anticyclone. C’est calme malgré cette longue houle venant du sud-ouest qui est toujours présente. Notre petit souci du jour, c’est le rail d’étai qui a perdu quelques vis et est descendu d’une trentaine de centimètres. Du coup l’utilisation du génois risque d’être limitée à rester enroulé. Il nous reste quand même le Genneker et la trinquette. Mais bon….
Des pâtes aux chanterelles, avec un petit verre de rosé par-dessus, ça vous dit ? Il aurait fallu être à environ 250 km au nord de Madère. Nous vous aurions accueillis avec plaisir. C’était divin. Ces chanterelles ont été ramassées en famille, l’automne dernier du côté de quelque part par là-bas ! Vous savez où … 🙂
Actuellement nous sommes à 2kts. La pêche avec l’exocet est en cours.
On apprécie ce moment de calme. Tout en attendant avec une petite impatience, que le flux de Nord arrive.
Nous commençons à entrevoir une date d’atterrissage. Ce devrait être autour du 20 mai. Pour cela il faudra que la Méditerranée soit aussi clémente que l’a été l’Atlantique.
Au regard des gribs (fichier de prévisions météo), ce n’est pas gagné… Si cela devait se confirmer, nous irons nous mettre en attente, et en sécurité, quelques parts sur la côte espagnole. Pas question de se lancer dans une mer en furie.
Quand nous allons passer à Gibraltar, nous allons retrouver du réseau 4G. Nous pourrons donc faire un peu de WhatsApp, lire nos mails, voir quelques futilités sur FB, …avant d’attaquer Alboran.
Bon, on espère vraiment que l’interdiction de naviguer sera levée avant notre retour.
On vous embrasse tous en vous souhaitant plein de courage pour les 5 derniers jours.
07 Mai 2020 : En attendant que le vent revienne
Position : 34°56’488N 014°20’948W
Notre plus petite moyenne depuis le départ de Dakar.
Alors vous allez nous demander la pêche avec l’exocet? Eh ben, comment dire. Hum vous avez compris…. rien ! En même temps, une petite risée nous a permis de passer à 4 kts. Du coup, fin de tentative.
Hier soir nous avons mis du moteur dans l’espoir d’aller accrocher le vent de Nord plus à l’Est. C’est à 1h du matin que nous l’avons coupé, car un petit 8 à 10 kts était présent. Malheureusement le génois n’étant plus disponible, c’est à la trinquette que nous avons fini la nuit, au près très très serré, pour avoir le max de vent apparent. Au petit jour, nous avons sorti le Genneker. A cette allure, ce n’est pas le top. On regrette le génois. Nous avons peur qu’il nous manque beaucoup d’ici l’arrivée. Le sortir est possible. C’est lorsqu’on le rentre qu’on risque de le détériorer. Ce serait plutôt dommage, il n’a qu’un an!
Malgré le vent faible, depuis midi une petite houle courte s’est levé et rend cette lente progression moins agréable. La seule explication de cette houle serait le changement de courant. En effet, avec l’arrivée de cette houle le courant a changé pour aller vers le nord (complètement bizarre). On est peut-être dans une espèce de tourbillon entre le courant circulaire de l’atlantique et celui qui va vers la méditerranée. En tout cas c’est bien bizarre.
Le hachis parmentier, est bien passé. Les gâteaux de riz aussi. Le tout home-made, bravo Marie.
La bibliothèque commence à se réduire. Peut-être, qu’on tentera de télécharger quelques lectures au passage de Gibraltar. Si vous avez des bouquins en pdf, ce serait cool de nous les envoyer sur nos boîtes Mail perso. Par iridium, c’est impossible de les recevoir. On les récupérera quand on aura de la 4G. Sinon, il nous reste l’éternel « Cours des Glénan », qui n’est pas très usé 🙂
Pour revenir au courant, l’analyse semble bonne, car pour la première fois depuis Dakar, nous avons un courant favorable de 1 Kts qui nous tire vers la méditerranée. Il faut dire que le détroit de Gibraltar est truffé de multiples courants. Des sous-marins, des de surfaces. C’est un peu le bazar. Tout ça est dû à la forte évaporation de la méditerranée qui fait que son niveau d’eau est 10 à 20 cm inférieur à l’atlantique, donc naturellement le courant à tendance à être entrant. Mais c’est sans compter avec les marées et les forts vents que l’on peut rencontrer. Il se dit que pendant la dernière guerre, les sous-marins allemands (U-boat), utilisaient les courants de fond pour passer le détroit moteur éteint afin de ne pas être repéré. Pour nous, on va chercher à savoir quel est le sens du courant de surface. S’il est sortant (face à nous), nous irons lécher les côtes espagnoles afin de bénéficier d’un contrecourant. Sinon nous nous mettrons près du rail des cargos pour être emporté par le courant.
Voilà, bon on n’y est pas encore….
08 Mai 2020 : Marie Noël
Position : 35°09’003N 012°40’040W
Bon, on attend toujours le vent… Ce matin vers 5 heures, nous avons décidé de ne garder que la grand-voile, très tendue. Et de se laisser aller à la dérive. Plus de voile qui claque et un gros dodo. C’est vers 9h30, qu’un petit souffle d’air nous a permis de ressortir le Genneker.
Sinon, notre galère du jour… l’antenne VHF du mat est tombée. Un petit bricolage et c’est reparti.
Lors de notre passage dans le Saloum, au Sénégal, nous avons rencontré des gens adorables. Mais on voulait vous raconter notre rencontre avec Marie Noël. Marie Noël est guide sur l’île de Mar Lodj (Vous trouverez une photo d’elle en compagnie de Marie sur www.ohana-tdm.com). Avec l’office de tourisme de l’île elle propose de vous accompagner pour faire des promenades en charrettes. Elle a une quarantaine d’années et vie en communauté avec ses frères et sœurs, comme très souvent en Afrique.
Elle a eu des pépins cardiaques qui l’ont peut-être empêché de fonder une famille. Nous avons rencontré Marie Noël un jour en nous promenant. Elle était devant l’office de tourisme, avec un de ses confrères, Jean-Claude. La discussion démarre sur la découverte de son prochain. C’est très sympathique. Puis, nous rentrons au bateau. Attirés par cette promenade, nous décidons d’y revenir la semaine suivante pour faire ce tour en charrette et surtout accompagné de Marie Noël. Donc environ 1 semaine après, un lundi à 9h, nous voilà devant l’office du tourisme de Mar Lodj, et nous demandons à voir Marie Noël. Elle n’est pas là, mais Benjamin nous propose de nous accompagner chez elle. Et nous voilà partis en direction de la maison de Marie Noël. A notre arrivée, Marie Noël nous reconnaît et nous fait rentrer chez elle. Nous lui disons notre intention de faire la balade avec elle, et qu’on veut faire le grand tour. Ravie, elle accepte et nous propose de revenir chez elle après, pour partager le repas familial de midi. Ce que nous acceptons, avec plaisir. Et nous voilà parti recouvrir les trois villages de Mar Lodj, sur cette petite charrette tirée par un joli petit cheval.
A notre retour, c’est un Thiéboudienne (plat national du Sénégal) qui nous attend. Nous sommes trois autour du plat qui pourrait en accueillir le double. Ce moment convivial, nous permet de continuer à se connaître. Après ce moment, très agréable, nous demandons congé (un certain nombre de fois) et laissons un petit « cadeau » à la famille. Marie Noël est touchée par ce geste et a du mal à accepter. C’est Ludo qui va le convaincre en lui demandant de donner cette somme d’argent à son grand frère qui saura en faire bon usage.
Un premier départ de Mar Lodj, et ce sont de grands au revoir. Nous avons droit, à un bracelet chacun, un petit panier tressé et des arachides. Un premier départ car quinze jours après, codiv oblige, nous avions décidé de revenir nous mettre en attente à Mar Lodj. A ce moment, l’île ne va plus avoir le moindre touriste. Les hôtels ont obligation de fermer. La manne financière venant du tourisme s’est tarie d’un seul coup. Du coup les habitants de Mar Lodj retournent aux fondamentaux. C’est la résilience Africaine ! Marie Noël, avec d’autres femmes, part à marée basse chercher des coquillages (un genre de coque). Très souvent elle passe devant le bateau et ce sont des grands gestes de salutations très amicaux. Un jour, Marie Noël nous demande si nous mangeons le porc. Nous disons oui. Nous savions que lorsqu’ils tuent un cochon, il ne faut pas qu’il soit trop gros, car ils n’ont pas de moyen de conservation. Il n’y a pas d’électricité sur l’île. Ludo, demande s’il peut acheter le morceau de viande. Bien évidemment il reçoit une fin de non-recevoir. C’est donc ok, nous sommes Jeudi et le cochon sera tué samedi.
Samedi, en fin de journée, une charrette tirée par un petit âne gris avec deux jeunes enfants dessus, nous appelle depuis la rive. Ludo les entend et les rejoint à terre avec l’annexe.
Là quel fût son étonnement! Dans un grand seau, il y avait un cochon de lait entier. Mais qu’allions-nous faire de toute cette quantité de viande à deux? Pourquoi nous font-ils un si beau cadeau? Ils sont en train de rentrer dans une période compliquée et quand-même ils sont d’une générosité absolument déconcertante. Le problème en Afrique, c’est que refuser un présent est une injure. Il a fallu user de diplomatie pour que Marie Noël accepte de reprendre une partie du porcelet. Nous avons dit que notre frigo était trop petit et que l’on aimerait qu’elle l’offre ce surplus à quelqu’un du village qui en aurait vraiment besoin. Ouf !!
Puis nous décidons de quitter le Sénégal pour ramener Ohana en France le temps que ce foutoir mondiale se calme. Il n’était donc pas question de ne pas saluer Marie Noël. Quand elle fût mise au courant de notre décision, elle vint nous voir accompagnée de sa grande sœur. A la préparation de notre voyage nous avions acheté plein de stylos, afin de les donner au fur et à mesure de nos rencontres. C’est beaucoup mieux que l’argent, et généralement très apprécié. Donc nous voilà avec un stock de stylo. On ne va pas repartir avec ! Donc nous sommes tous les quatre à nous dire au revoir. Ludo, demande alors un service à Marie Noël. Il voudrait qu’elle se charge de distribuer un stylo, à chaque jeune pour aller à l’école. Elle accepte ce contrat, tout en donnant le stock de stylo à sa grande sœur. Puis, elle sort d’un plastique un magnifique pagne, qu’elle nous donne en guise d’au revoir.
Voilà ce que fût notre rencontre avec Marie Noël.
Il y a aussi Ibrahim, le piroguier, qui nous a offert un panier tressé de ses mains avec des feuilles de rogné, pour nous remercier de l’avoir fait visité le bateau. Alioune, qui nous a offert 150 litres d’eau, sans rien attendre en retour. Et tant d’autres. Nous avons passé un mois dans le Saloum, et y avons retrouvé de vraies valeurs humaines. Je vous conseille à tous, de venir y faire un tour. Nous c’est sûr, nous n’avons pas fini de découvrir cette région du monde.
09 Mai 2020 : 17ème jour…
Position : 35°17’730N – 10°25″902W
Ça y est, le vent est de nouveau présent. Nous reprenons une moyenne plus conforme. Depuis ce matin, on est en vent arrière, avec la trinquette en ciseaux. La houle s’est bien calmée, ce qui nous fait une allure très agréable. Ce matin, très tôt, un grain était en train de nous rattraper. Comme il se doit, nous nous préparons à le « saluer ». Donc un ris dans la grand-voile, et au moment de vouloir réduire la trinquette, impossible. La drosse complètement bloqué. Aller, c’est parti pour voir le problème à l’avant. Ludo enfile son harnais de sécurité et file voir. Incroyable, la drosse a surpatée dans l’enrouleur. Nous n’avions jamais vu ça. Nous nous sommes mis plein vent arrière, trinquette choquée à fond et drosse relâchée. Au bout de 10 minutes détricotage, la trinquette était complètement enroulée. On a pu sortir un peu de trinquette juste avant que le grain arrive sur nous. Après ce grain, et malgré un petit crachin très british qui le suivi, nous avons plutôt eu beau temps.
Aujourd’hui c’est notre 17ème jour depuis notre second départ de Dakar. Marie, en a profité pour faire l’inventaire de nos victuailles. Tout va bien, il nous reste 10 repas avec viande. Le reste, ce sera salade ou plat de pasta. Donc nous sommes larges, sachant qu’il reste les produits de la pêche.
Coté eau potable, nous avons consommé le tiers. Bref, tout est parfait !
Nous sommes prêts pour affronter la Méditerranée.
Pour nous, à bord, le moral est toujours au beau fixe. Même si ces derniers jours sans vent étaient un peu monotones.
Actuellement Ohana file tout droit vers le détroit.
10 Mai 2020 : Framboise où café
Position : 35°50’764N 007°34’428W
Et nous y voilà, vous en France Métropolitaine, en train de vivre votre dernier jour de confinement et nous notre dernier jour dans l’Atlantique.
Pour fêter ça, nous avons sorti le dessert de choix. Nos dernières barquettes de glace. Et oui, depuis notre départ, tous les dimanches, nous avons droit à notre boule de glace. Aujourd’hui, ce fût la fin de la framboise pour Marie et la fin du café pour Ludo.
Nous allons donc traverser le détroit de nuit. Depuis cette décision, Ludo dort le plus possible afin d’être en forme pour la nuit qui arrive.
Ce n’est pas forcément recommandé de traverser de nuit. Mais pour l’avoir déjà fait, il faut être surtout très vigilant au trafic entre les deux continents. On suppose ou espère, que le codiv a calmé ce trafic. En ce qui concerne les cargos, ils sont tranquilles dans leur rail, ils ne nous gênent pas. Cet après-midi, nous sommes en train de couper leur axe. Du coup, il faut surveiller ceux qui viennent d’Europe du Nord. Une fois bien au Nord de leur axe, il n’y aura plus de souci avec eux. Restera les pêcheurs….
Donc demain matin, c’est en Méditerranée que nous prendrons notre petit déjeuner.
A la lecture des derniers gribs, nous avons la chance d’avoir une vaste dépression sur l’Atlantique qui génère un flux de Sud-Ouest en Méditerranée.
Par contre, pour nos amis de la grande Lulu, qui sont partis d’Horta mercredi dernier, aux Açores pour la Bretagne, ce n’est pas la même limonade. Ils vont avoir du vent de face pour traverser le golfe de Gascogne. On pense fort à eux. Il faut savoir, qu’ils sont arrivés à Horta après une longue navigation depuis Salvador de Baia au Brésil. Suite à cette grande navigation ils avaient pas mal de petits dégâts. Voulant, réparer tout à Horta, ils sont tombés sur un américain, qui a le monopole de la réparation, et qui exerce des tarifs de malade. 200% à 300% des tarifs habituels. Un véritable arnaqueur profitant de la situation. Du coup, ils partent sans iridium, avec un bas-hauban abîmé. C’est avec eux que nous devions faire la Patagonie. Vous pouvez aller voir leur blog, www.lagrandelulu.com.
Allez, vous devez être ravis d’arriver à la fin de ce moment difficile. Alors on vous embrasse et on vous dit à très bientôt.
11 Mai 2020 : Gibraltar
Position : 36°10’558N 004°54’551W
Gibraltar, sacré détroit toujours assez impressionnant. La nature s’y exprime pleinement et les éléments sont souvent grandioses.
Nous nous sommes organisés de la manière suivante. Marie a pris un quart jusqu’à minuit. Ludo devait la remplacer au moins 2h et plus s’il tenait le coup.
Nous avons donc commencé la traversée vers 21h. A ce moment, nous avions un courant à contre. Nous sommes passés à côté d’une grosse trentaine de cargos et pétroliers aux mouillages. Impressionnant, une vraie ville flottante.
La marée était pleine mer à 04h20 UTC. Donc le courant allait être favorable à partir de 2h20. Ça n’a pas loupé, pile poil à l’heure dite, nous avions un courant de 2 à 3 kts qui nous poussait vers la Méditerranée.
Le jour s’est levé avant de passer le phare de Tarifa. La mer était bouillonnante, avec des tourbillons incroyables. Grâce au courant, nous avons fait des pointes à 10 kts. Devant ce spectacle, Ludo a veillé toute la nuit, sans la moindre difficulté. C’était vraiment magnifique. Et c’est vers 8h et après avoir pris notre petit déjeuner ensemble et en Méditerranée, qu’il passa la main à Marie et alla se coucher.
Nous avons passé Tarifa à 6h30 TU. Chose incroyable, il y avait une bonne vingtaine de kites sur le spot de Tarifa. Il faut croire qu’en Espagne, ils estiment que la propagation du virus ne peut pas se faire sur l’eau !! CQFD.
Bref, juste derrière le phare c’est la Méditerranée. Le plan d’eau y est calme et le courant a légèrement augmenté. On file en plein vent arrière. Les premiers à nous accueillir, c’est une compagnie de dauphins.
Nous en verrons 3 fois dans la matinée et plus le reste de la journée. A chaque fois qu’ils nous rendent visite, Marie est comme une folle. Elle les appelle, leur parle. Elle a même sorti un exocet du congélateur pour essayer de les nourrir. Quand elle leur a jetée le poisson, ils ont fait un écart et ont semblé prendre peur. Mort de rire!!!!
Donc Gibraltar, d’un côté l’Espagne et de l’autre le Maroc. Du coup cela inspire Marie qui nous prépare un couscous maison. Et oui, il y a encore les légumes frais, du poulet, des merguez et de la semoule, bien évidemment. Il faut savoir que la semoule sur un bateau de voyage c’est vital. En cas de panne de gaz, donc plus de cuisson possible, un peu d’eau et de la semoule et on parvient à survivre. Toujours est-il, que l’on s’est régalé.
Côté météo, ben on est en Méditerranée… Les gribs annonçaient 15 kts et on a eu plutôt du 3 kts à 5 kts. Heureusement, un fort courant nous poussait dans le bon sens.
Au passage de Gibraltar, nous avons eu du réseau. Ceci nous a permis de passer quelques coups de fil. Et là, on a appris que certains d’entre vous nous ont écrit alors que l’on a rien reçu. Donc, nous sommes vraiment désolés car bien évidemment vous n’avez pas eu de réponse de notre part. Et c’est ce qu’on s’était attaché à faire avec tous les mails reçus. Vos mails ont dû louper le satellite et vont arriver dans une communauté extra-terrestre :).
Côté livre, on a pu charger la tablette de tous les fichiers reçus. C’est surtout Marie qui est ravie. Ludo à encore de quoi lire dans la bibliothèque. C’est bon, on peut faire comme Moitessier. Demi-tour et on repart 🙂
Et non, on a hâte de retrouver notre petit monde et surtout nos trois petits derniers qui ont bien dû pousser en 5 mois.
Vous voilà enfin libres…. j’espère que vous avez bien profité de cette journée de semi-liberté, sans trop d’excès.
12 Mai 2020 : L’avant dernier…..
Position : 36°41’493N 002°08’444W
Alors, notre première journée en méditerranée?
Et bien, elle fût plutôt très mouvementée. Depuis le levé du jour nous avons eu droit à un force 8 avec des rafales à 42 kts. On était au portant, donc ça va. Ludo à quand-même barré pendant tout l’épisode. Depuis midi, nous avons passé le cap de Gata et nous sommes protégés par la fin de l’Andalousie. On reprend des forces (reste du couscous) en attendant un prochain épisode venteux en fin de journée.
Depuis Gibraltar, nous sommes en mode « Arrivée »! Plutôt étrange alors qu’il nous restait quand-même 650 Mn. C’est peut-être l’air méditerranéen qui nous donne un peu l’impression d’être à la maison! C’est vrai que nous sommes partis le 28 novembre depuis la Rochelle. On va bien profiter de ces derniers moments de liberté. Le peu que l’on a vu sur la toile Internet nous effraie. C’est pas bon d’être connecté…
D’ailleurs, il faut que l’on vous prévienne que ce mail sera l’avant dernier. Eh oui, nous voulons disparaître de la circulation.
En fait, nous n’avons pas voulu reprendre un abonnement iridium d’un mois pour 2 à 3 jours seulement. Les abonnements courent du 15 au 15 du mois suivant. Donc le 14 à minuit, plus de mail, plus de tracking. Vous ne saurez donc plus où nous serons. Vous pourrez peut-être nous suivre avec l’application « Trafic Marine » en faisait une recherche à l’aide du code MMSI du bateau (code MMSI : 227 739 740), mais ce n’est pas très fiable.
Ceux qui seront en mer pourront nous entendre prendre contact avec le Cross-Med sur le 16, avant d’entrer dans les eaux territoriales. C’est la procédure que l’on doit suivre pour un retour de l’étranger.
Dans notre dernier mail, nous vous dirons notre estimation de date d’arrivée. A priori ce devrait être dans la journée de dimanche.
Par contre, nous arriverons bien à Hyères. Ohana y restera jusqu’à la fin du mois de mai, puis ira prendre ses quartiers d’été à Cogolin.
Bon, on continuera à écrire nos impressions quotidiennes et on vous fera un envoi depuis notre boîte gmail la semaine prochaine. Ainsi vous saurez tout jusqu’à la fin de ce superbe périple.
13 Mai 2020 : C’est demain le dernier…
Position à midi TU : 37°40’952N 00°11’470E
La navigation en méditerranée est vraiment très spéciale et pas vraiment reposante. Deuxième nuit avec beaucoup de manœuvres, dues aux cargos et aux changements brutaux d’orientation du vent.
Ce matin, 4 petits calamars nous attendaient sur le pont. Inutile de vous dire qu’à midi ils ont rejoint, dans la poêle, ail, persil et piment d’Espelette. C’était une mise en bouche particulièrement savoureuse.
Aujourd’hui c’est plutôt mode très cool. Du coup peu de manœuvre et une moyenne qui a un peu chuté.
Nous avons décidé de passer entre Ibissa et Majorque, pour après remonter vers Barcelone. Donc à Majorque et à Barcelone nous devrions avoir du réseau qui nous permettra d’envoyer notre mail quotidien et surtout de prendre les derniers fichiers météo.
Comme c’est plutôt cool sur le bateau, le mail du jour le sera aussi.
En plus hier on s’est trompé. Le dernier mail, c’est demain.
14 Mai 2020 : La dernière newsletter
Position : 39°01’412N 002°05’466E
Ah la Méditerranée!!
La météo nous prévoyait un joli vent de Sud-Est autour des 20 kts. En fait toute la matinée a été au moteur avec un vent de 2kts Nord. Puis vers midi il est devenu conforme aux prévisions en force, mais pas en direction. Il était plein sud. Puis vers midi, il est passé Ouest et est monté jusqu’à force 8 pendant 2h environ.
Du coup, et suite à ce coup de tram qui nous attend dans me golfe du Lion, notre arriver Dimanche, pourrait être compromise. Comme on dit à bord, on arrivera quand on arrivera. En même temps, à part revoir la famille et les amis, aucune envie de rejoindre ce foutoir national. Mais bon…. On en saura plus demain soir, vers le cap Gros (En Espagne).
C’est donc le dernier mail que l’on vous envoie depuis notre connexion Iridium. Ce n’est pas la peine de répondre car la ligne sera coupée ce soir à minuit. Par contre sur Ohana.voile@gmail.com, dès que nous aurons du réseau nous aurons aussi vos mails.
Allez, on vous embrasse très fort une derrière fois grâce à notre satellite et on vous dit surtout à très très vite.
PS : Si vous n’avez pas eu de nouvelles, c’est que nous décidé de faire un direct Majorque Hyères.
Donc dans ce cas, pas de nouvelle, bonne nouvelle.
16 Mai 2020 : Majorque -Cap gros,
Position à midi TU : 40°59’800N – 002°58’692E
Nous avons quitté Majorque avec un vent faiblissant. Comme les conditions de la journée avaient été plus fortes que prévues, nous pensions que le coup de vent bref annoncé en début de nuit ne serait pas présent. Eh be non, pendant 2 bonnes heures, à nouveau force 8 avec les rafales à 42 Kts, le tout accompagné d’une pluie torrentielle. Digne des orages tropicaux !
Par contre, le bateau était super bien réglé. Ludo avait mis sa combinaison de quart+gilet+harnais et est resté à la barre pendant tout l’épisode, pour constater que Raymond (le pilote automatique) faisait super bien son job.
Un peu après, nous avons entendu que les gardes côtes de Palma de Majorque étaient en conversation avec un voilier. Nous avons vite compris que ce dernier avait lancé un Mayday. Nous n’avons jamais entendu le voilier, il était trop loin de nous. C’était un voilier de 8 m avec 3 personnes à bord. La Palma leur a proposé hélitreuillage ou un « Rescue Boat », ils ont choisi le bateau de secours. Ouf, ce n’est pas si grave que ça !!! Chaque demi-heure, les gardes côtes les appelait pour connaitre leur nouvelle position. C’est vers 1h du matin que les secours sont arrivés, tout allait bien et nous n’avons pas eu plus d’information.
C’est important de connaitre et surtout préparer son bateau au regard des navigations que tu vas faire. Pour nous, rassurez-vous rien de tout çà. C’est la seconde fois que Ludo entends un Mayday en navigation. La dernière fois, c’était au Antilles pour annoncer un homme à la mer et demandant à tout navire de surveiller sa zone. Ça fait toujours bizarre !!
La suite de la nuit fut sans encombre.
Ce matin le beau temps est de retour. Le bateau est devenu un étendoir à linge. Tout ce qui a pris l’eau hier est au séchoir.
Le vent est très léger et nous sommes au moteur pour aller au plus tôt sur le cap Gros avant de traverser le golfe du Lion.
Pour la première fois, nous voyons des Physalies. C’est une sorte de méduse (fausse méduse). Elle a la particularité d’avoir une voile et de se laisse dériver au gré du vent, en plus des courants. Sous sa voile, un très long filament traine dans l’eau pour happer sa nourriture. Pour les plus grosses, vues en atlantique, il n’est pas rare de voir un petit poisson accroché à ce filament. Celle-ci était vraiment très petite. Par contre, leur nombre était impressionnant. En Atlantique on en voit très régulièrement, mais là en Méditerranée, jamais vu. Soit nous n’avons pas assez navigué sur cette mer. Soit elles sont bien rentrées en Méditerranée. A creuser….
Bon, alors notre arrivée. D’après le dernier bulletin météo pris, nous partons en direction d’Hyères. Nous devrions passer avant le point fort de l’épisode Tramontane qui se met en place, même si ça risque de bouger un peu. Après, le vent n’est pas très bien organisé. Tous les modèles se contredisent. L’arrivée à Hyères semble passer par un jour de mer en plus.
Nous arriverons directement par le sud et on vise à être dans la passe de Porquerolles. Un petit mouillage à Porquerolles, pour déjeuner. Et on rentre…. (Non, c’est une blague)
Eh voilà, la dernière ligne droite est enfin arrivée, mais nous sommes incapable de dire quand. Bref, quand nous arriverons nous devrions voir pas mal d’entre vous. C’est cool ! Pour les plus lointain ce sera plus tard, mais avec autant de plaisir.
On vous embrasse
Ah j’allais oublier. Ce matin nous avons eu déjà notre visite des dauphins. Depuis notre entrée en Méditerranée, c’est entre 3 et 10 fois par jour qu’on a de la visite. C’est assez remarquable !!
Puis vers 13h, ce sont baleines et poissons lune qui nous ravissent en même temps. Quand la mer est bien plate, comme aujourd’hui, que l’on peut avoir une chance de voir ce genre d’animaux.
17 Mai 2020 : Pour rassurer nos proches….
Et voilà, nous sommes en vue de Porquerolles, le contact avec le Sémaphore est OK, nous avons l’autorisation d’entrer en France. La traversé du golfe s’est bien passée, nous vous raconterons tout ça dans un dernier mail.
Celui-ci a juste pour objectif de rassurer nos proches et leur dire que nous devrions entrer dans le port Saint Pierre à Hyères en début d’après-midi.
18 Mai 2020 : Traversée du Golfe du lion
Position à Midi TU,
- le vendredi 15 mai: 41°55’781N – 003°14’558E
- le samedi 16 mai: 41°59’323N – 004°28’674E
- le dimanche 17 mai: Port de Saint Pierre
Vendredi 15 au soir, nous arrivons le long de la côte Catalane au sud du cap Gros. L’objectif est surtout de prendre un nouveau bulletin météo pour savoir si le coup de Tramontane et de Mistral ne se renforce ou pas. En d’autres termes, traversons-nous le golfe ou est-ce que l’on attend ?
La prise de décision est compliquée, car beaucoup de modèles interrogés sont contradictoires. Une aide, venue du Ghana, va fortement nous aider à prendre la bonne décision. Eh Oui, notre ami Gillian arrive à avoir plus d’infos que nous et après un échange WhatsApp, nous décidons de partir. Normalement, soit nous allons avoir du vent de Nord-Ouest 15 à 20 Kts faiblissant en fin de parcours (GFS et Arpège). Soit, à partir de Samedi après-midi, un vent tournant Est 20 à 25 Kts, se renforçant (Lamma).
Une seule chose de sûr, c’est que l’ensemble du système va se renforcer dans les jours à venir et nous risquons de rester bloqués plusieurs jours sur les côtes Espagnol. Donc il faut y aller !
A peine après avoir viré de bord en direction du Nord-NordEst (Cap 85°), nous sommes déjà dans du 25 Kts établi avec des rafales à plus de 30 Kts. Oups, plus fort que prévu. Immédiatement, nous décidons de continuer mais en se donnant la possibilité de rebrousser chemin, au portant vers Barcelone, en cas de vrai gros temps. Finalement, c’est une option que nous n’aurons pas besoin d’activer.
Quelques minutes pour bien équilibrer Ohana et nous nous retrouvons dans la même situation qu’à notre départ de Dakar. Toute la nuit et la journée suivante, c’est sous la pluie que nous progressons vers notre destination finale. La majeure partie du temps, nous sommes donc bien au chaud dans le carré. Donc pas de baleine, dauphin et autre animal marin.
C’est dans en début de nuit, vers 22h que nous allons rencontrer une situation météo prévue par aucun des modèles. Plus de vent !! Obligé de mettre de moteur en route. Et là, commencent les calculs de consommation de Gasoil pour être sûr de ne pas tomber en panne sèche avant de rentrer dans le port de Hyères. Bon, normalement c’est bon ! Et nous voilà en rapprochement direct à une vitesse de 1,5 à 2 Kts. La faible vitesse est due à l’état de la mer. Il y a une houle qui vient du Nord-Ouest, une autre du Nord-Est et une dernière de l’Est. Bien sûr, très rapprochée. Cela fait un plan d’eau très désorganisé, similaire à l’entrée d’un estuaire par gros coefficient de marée. « Un champ de patate » !! Puis c’est vers 4h du matin que le vent revient par le Nord-Ouest. Nous retrouvons les prévisions faites par GFS et Arpège. Bref nous sommes de nouveau à la voile et l’incertitude de la panne Gasoil s’estompe au fur et à mesure de notre nouvelle progression.
C’est à 6h30 que nous allons rentrer en contact avec le Sémaphore du Bec de l’Aigle. Nous devons nous identifier, donner notre port d’origine, notre état de santé, notre destination et notre heure d’arrivée. Nous en profitons pour demander des informations sur la réglementation actuelle de la plaisance en méditerranée. Et nous recevons le droit d’entrer dans les eaux territorial françaises.
Le vent, ce remet à tomber sérieusement nous obligeant à remettre du moteur. Plus de souci de gasoil, nous avançons tranquillement sur une mer qui s’est aplati considérablement.
A 10h et environ à 10 Mn de l’arrivée, nous apercevons une énorme vedette sans AIS fondre sur nous. Ça c’est sûr ce sont les douanes qui viennent nous contrôler. Bingo, c’est gagné.
Une vedette, semi rigide est mise à l’eau et nous accoste. Six douaniers montent à bord pour commencer à effectuer le contrôle. Officiellement, ils nous disent être là en rapport au Codiv. Dans les faits, nous ne voyons aucune différence avec le contrôle que nous avons eu en Juillet 2019 en arrivant à La Rochelle en retour des Antilles. Notre grande inquiétudes était, comment vont- ils réagir face la chambre que nous avons transformée en local de stockage (Kite, Planche, Vélo, Outils, Voile, etc..). Ludo les prévient et leur propose de contrôler cette pièce à terre. Finalement ils ne videront pas le « Garage ». Il faut souligner, qu’ils étaient très aimables et que le contrôle a été plutôt light et rapide.
Donc nous revoilà, seuls en mer, une brise légère nous autorise à sortir le Genneker (Sophie, tu connais maintenantJ).
Nous prenons notre dernier déjeuner en mer et entrant dans la passe de Porquerolles devant l’anse des Langoustiers. Que du bonheur !!!!
Puis, ce sont les copains de la SNSM qui viennent à notre rencontre. C’est le SN648 qui nous rejoint en premier, suivi de la SN078. C’était un grand moment d’émotion et de plaisir de les revoir. Merci à eux.
Un peu plus loin le long de la presqu’île de Giens, c’est Pierre, le jeune fils de Marie qui nous aperçoit et appelle sa Maman. Il est en train de faire du paddle avec sa nouvelle copine, que nous ne connaissons pas. On se rapproche de la côte, ils nous rejoignent et montent à bord. Ainsi Pierre peut nous présenter Léna. C’est génial !!
Puis nous reprenons notre progression vers le port Saint Pierre. Un premier appel sur la Canal 9, pour rentrer en contact avec le port, sans succès. Puis un second, un troisième, et c’est au quatrième que nous avons un contact. Nous lui annonçons notre arrivée et là, surprise, il n’est pas au courant !!
Pourtant nous avons un mail, reçu du directeur du port, nous confirmant qu’une place nous attend. Il nous répond, qu’il n’a aucune information. Nous lui proposons d’aller faire le plein de Gasoil et de venir le voir à ce moment-là. C’est validé.
Nous étions dans le chenal de l’entrée du port quand, Marie dit : « Attention un voilier est en train de sortir ». C’est Jean-François qui nous fait un accueil sympa. Un peu plus tard c’est Yannick et Carmen sur leur nouveau voilier.
On met pied à terre à la station du port et c’est Coline, la fille de Marie, qui nous attend avec la maman de Marie. Coline est venue accompagnée de son nouveau compagnon, Victor. Nouvelle présentation. C’est rigolo. Finalement la capitainerie nous trouve une place provisoire. Puis, ce fut le défilé de la famille et des amis. Trop nombreux pour tous les nommer. Bouquets de fleur, bouteille de vin, fromage… Quelle très belle idée ces morceaux de fromage, merci Sonia.
La journée s’est terminée dans le cockpit d’Ohana de manière très conviviale.
Et voilà, ainsi ce termine un superbe périple que nous n’aurions certainement jamais fait si il n’y avait pas eu cette crise mondiale.
3560 Mn en 24 jours et 3heures, c’est aussi un temps que nous n’aurions jamais pensé faire.
Maintenant, on va passer au nettoyage et à la remise en forme d’Ohana.
Nous n’avons pas l’intention de nous arrêter là…. L’avenir ? Cela dépendra de l’évolution du Codiv, peut-être Méditerranéen en attendant. Mais au plus vite, le pacifique en passant par panama ou la Patagonie… On verra
Un dernier grand merci vous tous de nous avoir envoyé plein de mails très sympas.
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